Derrière la porte de ce cabinet de curiosités se cachent les collages exquis d’Igor Skaletsky.
Les allégories d’Igor
Né à Voronezh (Russie) en 1978, Igo Skaletsky est diplômé des Beaux Arts de Moscou. Il fait ses premières armes dans l’atelier de Tatiana Nazarenko avant de s’expatrier en Israël.
Cet enfant plein de curiosité » qui avait hâte de grandir « , amateur des Cocteau Twins, et chineur de curiosités sur eBay, est aujourd’hui un artiste qui vit de son art depuis plus de 20 ans à tel Aviv, où il développe sa technique et ses activités artistiques.
A ses début, Skaletsky travaille comme illustrateur pour la publicité. C’est un touche à tout qui aime jouer avec la matière (acrylique, vernis, photos, papiers…) mais aussi la vidéo. Il introduit progressivement sa technique de collage à son travail publicitaire avant de se lancer pleinement comme peintre. Son oeuvre, qui se compose majoritairement de portraits, détourne les sujets de façon surréaliste et anachronique. Le spectateur est néanmoins agréablement happé par ce sentiment de déroute et se laisse surprendre.
« Le collage pour moi est une technique qui élargit les possibilités de m’exprimer. J’aime le moment où j’isole des morceaux de papier et que soudain, ils commencent à jouer ensemble ».
Après un période de créations polychromes, pour lesquelles il puise son fond iconographique dans la presse russe et les magazines de mode, Skaletsky passe aux techniques digitales et commence à composer ses toiles à partir de ses propres montages numériques. » Je pense que la photographie et la peinture se complètent parfaitement « . C’est ainsi qu’il s’oriente progressivement vers une oeuvre plus sobre et manifestement plus sombre.
Entre peintures baroques et shootings de mode, l’artiste parsème son oeuvre de détournements d’identités et de figures hiératiques à caractère sacré qu’il plante sur d’obscures arrière-plans. L’impact visuel est fort, il peut déranger ou fasciner. Cependant le résultat est d’autant plus captivant que, de ces images à la croisées des époques et des cultures, émane quelque chose d’intemporel.
Agnès Wronski

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– Octobre 2012 : Skaletsky exposa une douzaine de portraits inspirés du XVII siècle lors de l’expo intitulée « Perola Barocca » (du nom de la perle de forme irrégulière).
– Oeuvres récentes : « Deviation(s) » Galerie Daniel Besseiche Paris
– Il signe plusieurs covers d’albums pour le label Nervmusic et le compositeur Laurine Frost. – igorska.deviantart.com